Réécriture de Hernani (Acte 1 scène 2) : Que serait Hernani à notre époque ?
Doña Sol
Je te
suivrais.
Hernani
Parmi mon gang de truand ?
Damnés, dont le commissaire connaît déjà les noms,
Gens dont jamais le fusil, ni le cœur ne perds sa puissance,
Ayant tous la mort d’un proche à venger qui les pousse ?
Tu voudrais commander mon gang, comme le disent les rumeurs ?
Ce que tu ne sais pas, c’est que, moi aussi je suis un truand !
Quand le monde me poursuivait dans toute l’Espagne,
Seule, dans ses forêts, dans ses hautes montagnes,
Dans ses grottes où l’on n’est aperçu que pas les ermites,
La vieille Catalogne m’a reçu en maître.
Parmi ses montagnards, libres, pauvres et sérieux,
Je grandis, et demain trois mille de ses truands,
Si ma voix dans leurs grottes fait résonner ses portables,
Viendront… Tu frisonnes. Réfléchis encore un peu.
Me rejoindre dans les forêts, dans les montagnes, sur la plage,
Des hommes pareils aux démons de tes rêves
Surveiller tout, les yeux, les voix, les pas, le bruit,
Dormir sur un sol rocailleux, boire a même la rivière, et la nuit,
Entendre, en allaitant les bébés qui pleurent,
Les balles des mitrailleuses passées à ras de tes oreilles,
Être errantes avec moi, damné, et, s’il le faut,
Me suivre où je suivrais mon père, - à la prison.
Doña Sol
Je te suivrais